La Préhistoire

La Préhistoire

Aux sources de la guerre

On se représente souvent à tort les hommes de Cro-Magnon, vivant de chasse et de cueillette, comme des êtres pacifiques. Or, l’archéologie nous prouve le contraire par la découverte de pointes de flèche plantées dans les ossements et les crânes ou encore des peintures rupestres montrant des scènes de guerre.

Avant la sédentarisation, les peuples nomades se battaient pour s’emparer de territoires propices à la quête de nourriture. Mais tout laisse à penser que ces groupes devaient aussi se battre pour l’occupation des grottes et des prairies. Car non, Cro-Magnon ne se contentait pas d’habiter des grottes, il construisait aussi des campements provisoires avec beaucoup de soin. Le but était de pouvoir suivre les migrations du gibier à chaque saison. Il fabriquait ses abris avec les matériaux présents sur place.

Les premiers conflits entre humains semblent s’accentuer au Mésolithique (- 9600 / – 6000). Au Néolithique, (- 6000 / – 2300) avec la sédentarisation, les attaques se sont transformées en batailles rangées. Une partie se protégeait des agresseurs, pendant que les autres se déplaçaient, parfois sur de grandes distances, pour subtiliser les biens de tribus voisines. Alimentaire mon cher Watson !

Dès cette période, nous pouvons identifier l’apparition de massacres de communautés villageoises entières. Ces pratiques étaient d’une telle violence qu’il est permis de qualifier ses évènements de véritables guerres primitives et non de simples rixes d’opportunité.
Mais il ne s’agit pas encore de violences systématisées ni de guerres institutionnalisées.
Il n’y avait pas vraiment de soldats et nous étions encore loin de l’utilisation militaire des tentes.

Cette période a vu l’apparition des premiers tissages de textile à l’aide de fibres naturelles, plus légères que le cuir des peaux animales. Les nomades et les marchands commencent ainsi progressivement à utiliser des abris “transportables”.

Les guerres et les besoins de la guerre

Entre les IIe et Ier millénaires, à l’Âge de Bronze, parfois appelé « Âge de Guerre » (- 2300 / – 800), la défense de l’économie de production agricole a engendré une normalisation des violences et l’apparition des premières guerres.

Avec elles sont nées les aristocraties guerrières. La nouvelle structuration des sociétés a conduit à l’invention de politiques et de stratégies guerrières de défense et de conquête. On constituait des armées avec les hommes les plus vaillants des tribus. On s’armait et on s’organisait pour conquérir et se battre dans de bonnes conditions.

Les déplacements induisaient la construction d’abri et les défenses adverses imposaient qu’ils soient assez durables pour s’installer à proximité des premiers villages et de leurs fortifications.

C’est probablement à cette période que sont apparues les premières tentes ou abris provisoires pour accompagner les soldats dans leurs conquêtes. Souvent inspirés de l’habitat, une grande partie des éléments les constituant provenait de l’endroit où les troupes s’installaient.

Il était cependant encore fréquent que les hommes trouvent refuge à l’abri des forêts, sans autre protection que leurs vêtements.

Une célèbre bataille, Tollense, considérée comme l’une des premières batailles rangées de l’Histoire, a eu lieu en 1250 avant J.-C. dans l’extrême nord-est de l’Allemagne, proche de la Pologne, à une trentaine de kilomètres de la mer Baltique. Sur une route commerciale cruciale se trouvait un gué sur la rivière Tollense. Lors de fouilles en 1996, plusieurs centaines d’armes et de nombreux restes humains ont été trouvés présentant des blessures infligées par des armes. De nombreuses pointes étaient encore présentes dans les ossements. Presque toutes les victimes étaient achevées à coups de masse sur le crâne. Ces recherches ont permis de réaliser une typologie des combattants présents sur le champ de bataille. Des lanciers à cheval, des fantassins à l’épée et des archers ont été identifiés. Ce conflit, contrairement aux premières guerres ayant eu lieu eu Mésopotamie ou au Proche-Orient, n’opposa pas des cités-états voisins. Immanquablement, ces combattants ont dû, lors de leurs migrations, chercher à s’abriter.